Il y a 100 ans ou si peu, Maï, 19 ans, marin et déserteur, croise la route d’Anna, 16 ans, mariée et déjà veuve aux premières tranchées – pour l’un comme pour l’autre, l’horizon est bouché, et pourtant… Maï et Anna, à petits feux, vont se redonner l’un à l’autre le goût des vents du large. Ce n’est sans doute pas une histoire d’amour, mais d’adolescences à fleurs de peau, de tatouages, de bords de falaise et d’appels d’air. Une histoire d’incendies.
La Rage parle de choix. Des choix et des espoirs qu’on a quand on est adolescent. La Rage parle de libertés. Liberté de ne pas se battre, liberté d’être une femme sans enfant, liberté de découvrir, de partir. Ce texte, aux accents de Koltès, est une matière dont les comédiens s’emparent pour incarner nos adolescents du XXIe siècle. La Rage est rythmée par le roulis des vagues, par des mots choisis, « qui ont des parfums d’étoiles : lisse, fortune, hauban, boutte, épissure, sextan et les constellations ». Au cœur, deux époques se chevauchent et sonnent un écho à la jeunesse, à ses rêves, à ses empêchements : il y a cent ans, la guerre… et aujourd’hui ?