les rêves d’une jeunesse

C’est un texte empreint d’urgence. La Rage de Fanchon Tortech réunit deux adolescents pendant la Première Guerre mondiale. Louise Dudek, metteure en scène dieppoise, porte à la scène pour la première fois cette pièce avec sa compagnie M42 au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe. Quel peut être le futur de deux adolescents, victimes de la Première Guerre mondiale ? Anna, 16 ans, est mariée et déjà veuve. Cette jeune fille au caractère fort a perdu son mari, tué dans les tranchées. Maï, 19 ans, est un marin et un déserteur qui ne pense qu’à la mer. L’un et l’autre n’ont pas d’autre choix que la solitude. C’est ensemble que les deux jeunes gens vont retrouver une belle saveur à la vie et écrire leur avenir.

Telle est l’histoire de La Rage de Fanchon Tortech, « un vrai coup de cœur pour l’écriture et la thématique » pour Louise Dudek. « Au début de la pièce, on se retrouve dans une situation qui peut apparaître comme insoluble, sans espoir pour les deux personnages. Grâce à leur rencontre, il y a un mouvement d’ouverture. Ils vont vers la possibilité d’une vie différente. Parce qu’ils ont encore un âge où tout se construit. Les émotions sont entières et ne sont pas encore dévoyées par la vie. Anna et Maï sont entiers et vivent leur histoire à fond. Et ce dans un contexte intéressant : la Première Guerre mondiale. Cela interroge les choix. Comment fait-on les bons choix pour soi ? » La Rage aborde aussi le thème de la liberté. Celle de partir ou pas. « Cela résonne avec notre époque ».

Louise Dudek crée mercredi 14 février au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe La Rage. Sur le plateau, deux comédiens, Léa Perret et Vincent Marguet, qui jouent Anna et Maï. « L’histoire repose sur eux deux qui ne sortent jamais de scène. C’est avec eux que l’on plonge dans le texte, dans une langue, une sorte de mélange de Koltès, très poétique, et de Céline, très brut » pour suivre cette jeunesse remplie de rêves.